Bienvenue dans le club très select du Private Equity. Les FPCI (Fonds Professionnels de Capital Investissement) se démocratisent doucement, mais restent adressés aux investisseurs qui ont déjà roulé leur bosse.
Dans la poche
Un FPCI est accessible à partir de 30 000 euros à investir (pour une personne morale) ou 100 000 euros (pour une personne physique).
Les plus-values sont exonérées d'impôt sur le revenu à leur sortie pour les personnes physiques.
Le FPCI permet d'investir dans des actifs non cotés.
Qu’est-ce qu’un FPCI ?
Comment fonctionnent les Fonds Professionnels de Capital Investissement, ces valeurs mobilières visant les sociétés non cotées ? Le Bofip nous donne trois définitions de ces FPCI :
- Les FPCI juridiques sont composés d’une fraction minimale de valeurs mobilières non cotées et de parts de sociétés à responsabilité limitée. La fiscalité de ces derniers suit celles des autres fonds communs de placement.
- Les FPCI fiscaux sont également des fonds juridiques, mais dont les détenteurs de parts peuvent bénéficier d’un avantage fiscal selon la durée de détention.
- Les FCPI, enfin, sont des fonds de placement dans l’innovation : il peut s’agir d’un FPCI fiscal ou juridique.
Fonctionnement des Fonds Professionnels de Capital Investissement
Dans un premier temps, il convient de préciser qu’un FPCI est un fonds de placement commun dépourvu de toute personnalité morale. Une société de gestion se charge d’établir la stratégie du fonds. En outre, l’AMF (autorité des marchés financiers) ne contrôle et n'agrée par les FPCI avant leur commercialisation, ce qui fait d’eux des véhicules financiers pouvant être dangereux pour les investisseurs non professionnels ou non avertis.
Enfin, la forme juridique principale d'un FPCI est le fonds commun de placement, qui n'a pas de personnalité morale. Si les investisseurs avertis veulent investir dans un fonds avec une personnalité morale, ils peuvent le faire via un FPCI sous forme de société de capital investissement (ayant la forme d'une SICAV, donc), mais ils auront souvent tendance à privilégier les SLP (Sociétés de Libre Partenariat).
Pour entrer dans le vif du sujet, un fonds de ce type investit dans des actifs bien précis : PME non cotées ou private equity. À l’inverse de ses cousins FCPI (Fonds Commun de Placement dans l’Innovation), les FPCI bénéficient d’une procédure allégée, puisqu’aucune exonération d’impôt n’est prévue pour les détenteurs de ses parts (hors plus-value), contrairement à certains autres fonds. De ce fait, les contraintes de gestion sont moindres, en laissant de côté la fiscalité pour se concentrer majoritairement sur le potentiel de performance.
Parmi les conditions sine qua none à l’éligibilité de ce fonds, on trouve notamment :
- L’actif doit être constitué à 50 % minimum de valeurs mobilières non admises à la négociation sur un marché réglementé en France ou à l’étranger (non cotées) ou de parts de SARL.
- L’actif peut être composé d’avances en compte courant, à hauteur de 15 % maximum, si elles sont consenties pour une durée de 3 ans maximum.
- Les parts détenues par les investisseurs donnent certains droits sur l’actif ou sur ses produits.
Au sein d’un FPCI, vous pouvez ainsi trouver des actifs non cotés, mais aussi d’autres titres tels que des OPCI ou encore des parts de SCPI pour intégrer une part d’immobilier dans le fonds.
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FPCI : des fonds professionnels réservés aux avertis
Rentabilité potentielle élevée, risque de perte en capital présent : les FPCI sont assurément des Fonds d’Investissement Alternatifs (FIA) dont le but premier est de dynamiser une épargne. Pour autant, il est largement conseillé de ne pas y consacrer l’intégralité de son capital à investir. Bien au contraire, la prudence est de mise, et ce sera votre rôle, en tant qu’investisseur, d’élever le niveau de vos exigences en matière de stratégies de rentabilité de tel ou tel FPCI.
Si ces fonds peuvent, sur le papier, faire une demande exceptionnelle d’agrément allégé auprès de l’AMF, ils ne le font que très rarement. De même que l’appel public pour renforcer leur épargne. En effet, dans la majorité des cas, les FPCI sont créés par et pour un cercle restreint de professionnels.
Néanmoins, ce type de placement commence doucement à se démocratiser, avec de plus en plus de fonds faisant appel à l’AMF pour s’ouvrir à un public plus large en démarchant des investisseurs.
Pour ces derniers, l’accès à un FPCI s’obtient sous deux conditions :
- Vous êtes une personne physique ou morale bénéficiant de connaissances approfondies des services et des instruments financiers du fait de votre secteur d’activité.
- Ou, selon l’AMF, vous êtes “un client qui possède de l’expérience, les connaissances et la compétence nécessaire pour prendre des décisions et évaluer correctement les risques encourus”.
Dans le deuxième cas de figure, il faudra investir un montant minimum de :
- 100 000 € pour une personne physique avertie (ayant connaissance et compétence nécessaire selon l'AMF pour comprendre le produit ),
- 30 000 € pour une personne morale.
FPCI : investissement et avantages
Focus sur le capital investissement
Le fonds commun de placement, on connaît le principe. Mais qu’en est-il de ce capital investissement qui constitue l’actif des FPCI ?
Le private equity, comme les britanniques le nomment, reste un secteur méconnu du grand public. Et pour cause, puisqu’historiquement investi par les grandes fortunes mondiales. Aujourd’hui, une nouvelle donne émerge : nombreux sont les investisseurs en quête d’une solution pour dynamiser une épargne que les fonds euros et autres obligations peinent à pimenter. En termes de rentabilité seule, le capital investissement tire son épingle du jeu avec une moyenne de 10,8 % sur les quinze dernières années.
Mais en quoi consiste-t-il ? De quoi est-il composé ? Des participations financières de différents investisseurs dans des actifs non cotés (généralement des PME de différents secteurs). Ces participations financières sont détenues pendant une durée de 3 à 8 ans. Dans le même temps, le gérant du fonds commun cherche à réaliser des plus-values. Ces participations prennent différentes formes :
- Capital risque : participations au capital de jeunes sociétés nouvellement créées.
- Capital développement : participations au capital de sociétés rentables au fort potentiel de croissance.
- Capital transmission : participations au capital d’entreprises bien implantées sur leur marché, cherchant à vendre leurs parts pour passer le flambeau.
- Capital retournement : participations au capital d’entreprises en difficulté, cherchant à se restructurer financièrement.
Pourquoi investir en FPCI ?
Outre la rentabilité intéressante que peut dégager un Fonds Professionnel de Capital Investissement, investir dans un fonds commun de la sorte présente certains autres avantages. En fer de lance, la taxation restreinte si vous réalisez une plus-value à échéance, puisqu’une exonération de l’impôt sur le revenu est prévue pour les investisseurs, qui doivent tout de même supporter les prélèvements sociaux.
Quant aux personnes morales, c’est l’Impôt sur les Sociétés qui voit son taux réduit à 15 %.
Avec notamment la possibilité d’y investir via une assurance vie et un avantage fiscal certain, les FPCI peuvent attirer beaucoup d’investisseurs, mais prudence ! Les risques sont, eux aussi, nombreux :
- Risque de perte partielle ou totale du capital investi,
- Liquidité récupérable uniquement à la dissolution du fonds commun.
- Choix important de la société de gestion.
Foire aux questions
🤔 Qu’est-ce qu’un fonds Evergreen ?
Il s’agit de fonds de capital investissement, au même titre que les FPCI. Ces fonds n’ont pas de date prédéterminée de clôture : les investisseurs peuvent donc prolonger l’activité autant qu’ils le souhaitent. Ainsi, les gestionnaires n’ont pas à revendre les actifs détenus à un instant donné, profitant du potentiel entier du marché.
🤷 Qu'est-ce qu’un FIP FCPI ?
Les Fonds d’Investissement de Proximité et les Fonds Communs de Placement dans l’Innovation sont des FCP de défiscalisation. Le premier est centré sur des entreprises d’une région particulière, tandis que le second s’intéresse aux entreprises ayant une activité ou évoluant dans un secteur innovant. FCPI peut également faire référence aux Fonds Communs de Placements Immobiliers, du même acronyme.
🤷 Comment investir dans un FCPI ?
FPCI et FCPI se confondent facilement ! On peut investir en FCPI ou en FIP en direct, c'est-à-dire en achetant directement des parts auprès de l’organisme de gestion, ou bien en passant par un intermédiaire. On peut également souscrire des parts de FCP dans un PEA-PME ou sur un compte-titres.
🤝 Qui gère les OPCVM ?
Les Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières (OPCVM) sont réglementés par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF). Les produits éligibles à un OPCVM sont établis en amont et ne peuvent être changés.