Lorsqu’il travaille, un salarié doit payer des cotisations sociales au même titre que son employeur. On dit alors du salarié qu’il doit payer des cotisations salariales. Il est bien difficile toutefois de s’y retrouver parmi les différents taux présents sur sa fiche de paie. Quelle est l’assiette de ces cotisations sociales ? Quel est leur taux ? A quoi correspond-il ? Climb vous explique tout.
Les cotisations sociales : de quoi s’agit-il ?
Aussi appelées charges sociales, les cotisations sociales sont des prélèvements exprimés en pourcentage qui sont assis sur les salaires perçus par les salariés. Elles reviennent cher aux salariés et aux employeurs. Et pourtant, elles sont nécessaires pour financer les plus importantes branches de la protection sociale, et notamment :
- Les frais de santé et de maternité.
- Les allocations familiales.
- Les pensions versées aux retraités.
- Les formations professionnelles…
Ce sont en effet les cotisations sociales qui permettent à la Sécurité sociale d’obtenir près de 60 % de ses recettes. En payant des cotisations salariales, un salarié est donc protégé contre divers risques tels que la maladie, l’invalidité ou encore le chômage. Il a également droit à la retraite.
Le paiement des cotisations sociales : une répartition entre employeur et salarié
En France, les cotisations sociales sont à la charge des employés et des employeurs, chacun finançant une partie. Elles reposent sur le principe de la solidarité. Ainsi, chaque travailleur paye des cotisations sociales et ce même s’il n’a pas besoin des prestations sociales dont il peut bénéficier en retour. Le but est que tous les travailleurs puissent accéder au même niveau de prestations sociales, quelle que soit leur rémunération.
Ainsi, l’employeur doit payer des cotisations sociales lorsqu’il verse son salaire à son employé. Ces cotisations sociales sont déduites automatiquement du salaire brut perçu par le salarié : on parle de cotisations sociales salariales. Le taux de ces cotisations salariales est ainsi d’environ 22 % du salaire brut.
L’employeur paiera également des charges sociales patronales en sus pour un montant allant de 25 à 42 % du salaire brut perçu par l’employé. La part patronale est plus importante et elle peut freiner les embauches.
Bon à savoir
Certaines entreprises peuvent bénéficier d’une diminution de leurs charges patronales lorsqu’elles versent des salaires inférieurs à 1,6 SMIC : il s’agit de la réduction Fillon.
Selon leur situation, les cotisations sociales sont versées par l’employeur auprès de différents organismes dont l’Urssaf, l’AGIRC-ARRCO et les OPCA.
Le taux des cotisations salariales
Le taux des cotisations salariales est d’environ 22 % du salaire brut. Il est composé de plusieurs cotisations et contributions sociales à verser dont le montant dépend du taux qui est défini réglementairement et d’une base de rémunération qu’on appelle l’assiette de cotisations. Les taux diffèrent en fonction de la nature de chaque cotisation ou contribution. Les taux peuvent également varier en fonction de l’activité exercée par l’entreprise, de sa localisation géographique ou encore de ses effectifs.
Bon à savoir
Ces taux sont revalorisés chaque année, parfois même plusieurs fois par an.
Les taux des cotisations au titre de la vieillesse
La cotisation vieillesse de base comporte deux types de cotisations. On retrouve ainsi :
- Une cotisation plafonnée qui est limitée au plafond de la Sécurité sociale : la part salariale est au taux de 6,90 % (contre 8,55 % pour la part patronale).
- Une cotisation déplafonnée qui est assise sur la rémunération totale du salarié : le taux salarial est de 0,40 % tandis que le taux patronal est de 1,90 %.
Certaines professions bénéficient de régimes spécifiques. C’est par exemple le cas des journalistes pour lesquels la part salariale de la cotisation vieillesse plafonnée est au taux de 5,52 %.
Le salarié du régime général doit également payer des cotisations au titre de sa retraite complémentaire AGIRC-ARRCO. Les taux sont alors de :
- 3,15 % pour la tranche 1.
- 8,64 % pour la tranche 2.
Les taux des cotisations de la branche maladie, maternité, familiale
Si auparavant les cotisations salariales comprenaient une branche maladie, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Ainsi, seule la part patronale prend en charge la cotisation maladie au taux de 13,30 %. Ce taux passe toutefois à 7,30 % pour tous les salariés qui ne gagnent pas plus de 2,5 fois le SMIC mensuel (au prorata du temps travaillé).
En Alsace-Moselle la situation est quelque peu différente puisque la cotisation maladie est prise en charge par la part salariale au taux de 1,50 %. Le taux passe à 5,50 % pour tous les salariés dont le domicile fiscal n’est pas situé en France.
Les cotisations versées au titre des allocations familiales sont payées uniquement par les employeurs. Elles permettent aux salariés de bénéficier de prestations familiales dont le montant diffère selon le nombre d’enfants présents dans le foyer. Le taux des cotisations familiales est lié au montant de la rémunération perçue par le salarié. Ainsi :
- Le taux est de 3,45 % pour les salaires inférieurs à 3,5 SMIC.
- Le taux est de 5,25 % pour les salaires supérieurs à 3,5 SMIC.
Les taux des autres cotisations
Il existe d’autres cotisations qui concernent les salariés dont :
- Les contributions CSG-CRDS : ces contributions ne sont financées que par la part salariale. Le taux global de la CSG est de 9,2 %. 6,8 % de cette contribution est déductible de l’impôt sur le revenu. Le taux de la CRDS est de 0,50 %.
- La CET (contribution d’équilibre technique) : il s’agit d’une contribution mise en place suite à la fusion AGIRC-ARRCO qui est versée par tous les salariés dont le salaire est égal ou supérieur au plafond annuel de la Sécurité sociale. Elle est de 0,14 % pour les tranches 1 et 2.
- La CEG (contribution d’équilibre générale) : Venue remplacer la GMP et l’AGFF, la CEG concerne tous les salariés. Son taux est de 0,86 % pour la tranche 1 contre 1,08 % pour la tranche 2.
► Pour aller plus loin :
- Tout savoir sur le taux de cotisation Ircantec
- Quel taux de cotisation pour un auto entrepreneur ?
- Les taux de cotisation à l'Urssaf pour un auto entrepreneur
- Quel taux de cotisation à l'Urssaf en profession libérale ?
- Quel est le taux de cotisation retraite d'un fonctionnaire ?
Foire aux questions
🤷 Quelles sont les heures supplémentaires exonérées ?
Les heures supplémentaires travaillées par un salarié sont exonérées de cotisations sociales salariales depuis le 1er janvier 2019. Cette exonération est limitée à un taux de 11,3 % et à 5 358 € brut par an en ce qui concerne l'impôt sur le revenu.
🤷 Quel est le pourcentage des charges salariales et patronales ?
Les charges patronales ont un taux qui varie entre 25 et 42 % du salaire brut de l'employé, lequel supporte également 23 à 25 % de charges salariales.
🤷 Quelle est la différence entre le salaire brut et le salaire net ?
Le salaire brut intègre non seulement la rémunération touchée par l’employé mais également les cotisations sociales salariales, les primes, les majorations de salaire et les avantages en nature. Le salaire net correspond à la rémunération que touche réellement le salarié. Il est ainsi net de toutes cotisations sociales, qu’il s’agisse de charges patronales ou salariales.
🤔 Comment est calculé le montant des cotisations sociales ?
Pour connaître le montant d’une cotisation ou d’une contribution sociale, il faut appliquer la formule suivante : assiette de cotisation x taux de cotisation.