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Le système de retraite en France

Panorama of happy elderly people making toast during garden party
Aldric Emié

Mis à jour le 14 septembre 2021

Sommaire
  • 1.
    Retraite en France : le principe de solidarité intergénérationnelle
  • 2.
    La retraite de base
  • 3.
    La retraite complémentaire
  • 4.
    La retraite supplémentaire
  • 5.
    Foire aux questions

Le système de retraite en France est complexe, et actuellement sujet à réforme. Entre l'âge de la retraite, le calcul des pensions, les différents régimes, la fiscalité, la pré-retraite et les produits d'épargne, pas évident pour de s'y retrouver et surtout de s'y préparer correctement. Pour faire simple, le système de retraite en France se compose de trois niveaux : la retraite de base, la retraite complémentaire et la retraite supplémentaire. Voyons de plus près comment ça fonctionne.

Retraite en France : le principe de solidarité intergénérationnelle

Lorsqu'en 1945 le gouvernement instaure la Sécurité Sociale, c'est notamment pour répondre au besoin de mettre en place un régime d’assurance vieillesse couvrant l’ensemble de la population. S'il part d'un bon sentiment et d'une volonté d'égalité, ce nouveau régime ne fait pas l'unanimité. Les détracteurs de ce régime sont nombreux ; d'un côté, les salariés du secteur public et les cadres, qui craignaient de perdre les avantages liés à leurs pensions de retraite déjà en place. D'un autre côté, les travailleurs indépendants, qui craignaient que la mise en place d'un régime unique ne les désavantage. Le tout conduit le gouvernement a délaissé son projet initial pour construire un système de retraite basé sur les catégories socio-professionnelles.

Les régimes de retraite obligatoires fonctionnent sur le principe de répartition : les cotisations versées aujourd’hui servent à payer immédiatement les retraites, tout en ouvrant aux actifs des droits pour leur future retraite. Le système est donc fondé sur une solidarité entre les générations.

Dessine-moi l'éco : le système de retraite en France

►Lire aussiToucher sa retraite en continuant à travailler : c'est possible !

La retraite de base

Le système de retraite en France admet trois niveaux de rémunération cumulables : un régime dit "de base" auquel peuvent s'ajouter deux niveaux de revenus additionnels pour compléter les revenus au moment de la retraite. En effet, selon les catégories socio-professionnelles et le niveau de revenus, la pension de base est bien souvent insuffisante pour pallier la baisse de ressources qui survient lors du départ en retraite. En moyenne, on estime cette baisse :

  • 25 % pour les fonctionnaires ;
  • 35 % pour les salariés ;
  • 45 % pour les cadres.

D’après la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), fin 2016, trois quarts des retraités percevaient une pension brute inférieure à 2 067 € par mois. Ce qui représente près de 13 millions des 17 millions de retraités. Le montant moyen brut de la pension versée est de 1 472 € (hors pension de réversion).

Les régimes de retraite de base

Les régimes de base fonctionnent sur le principe d’un système par répartition. Autrement dit, lorsque les actifs cotisent pour leur retraite, l'argent qu'ils cotisent ne dessert pas directement leur propre retraite mais celle de leurs aînés. En contrepartie, ils s'ouvrent des droits à une pension de vieillesse. Le tableau ci-dessous détaille les différentes caisses de retraite en France par catégorie socio-professionnelles.

Caisses de retraite en FranceActifs concernésPourcentage des cotisants (en 2017)
Caisse nationale d'assurance vieillesse (CNAV)salariés du privé, salariés cadre ou agents non titulaire de l'État 68,4 %
Mutualité Sociale Agricole (MSA)agriculteurs cotisant à la Mutualité sociale agricole (MSA)4,6 %
Service des Pensions de l'Étatfonctionnaires de l'Etat, magistrats et militaires20 %
Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales (CNRACL)agents de la fonction publique territoriale et hospitalière
Fonds spécial des pensions des ouvriers des établissements industriels de l'État (FSPOEI)ouvriers de l'État
Régime social des indépendants (RSI)artisans, commerçants et industriels8,6 %
Caisse nationale des barreaux français (CBNF)avocats
Caisse nationale d'assurance vieillesse des professions libérales (CNAVPL)professions libérales
Régimes spéciaux gérant à la fois la retraite de base et complémentairesalariés appartenant à une catégorie particulière (SNCF, RATP, EDF-GDF, Opéra de Paris, Comédie Française…)1,8 %

Le saviez-vous ?

Instauré en 1956, le minimum vieillesse permet aux personnes âgées de 65 ans ou plus de percevoir une allocation. Depuis 2006, il est remplacé par l'Allocation de Solidarité aux Personnes Âgées (Aspa)

 

Lire aussi : Cotisation pour ma retraite : comment ça fonctionne ?

Comment ça fonctionne ?

La cotisation aux régimes de retraite de base est obligatoire et automatique. Dès lors qu'un particulier commence à travailler, il cotise au régime de base correspondant à sa catégorie socio-professionnelle. Les cotisations sont directement prélevées sur sa fiche de paie. En cas de changement de profession, il est possible qu'il soit automatiquement obligé de changer de régime.

Le calcul de la retraite de base en France tient compte de trois éléments :

  • le montant du salaire, qui sert alors de base de cotisation ;
  • le nombre de trimestres validés ;
  • le rapport entre votre durée de cotisation à ce régime au cours de toute votre carrière et celle exigée pour obtenir une pension sans décote, appelée durée de “référence”.

La formule de calcul est la suivante :

salaire annuel moyen × taux de liquidation × (durée de cotisation/ durée de référence) = montant de la retraite de base

En plus de la retraite de base, les actifs français cotisent à un régime de retraite complémentaire.

Bon à savoir

Chaque année passée sans cotisation équivaut à 5 % de moins sur le montant de la retraite de base. En revanche, les périodes de chômage antérieures à 1980 sont comptabilités, qu'elles soient indemnisées ou non, pour les affiliés du régime générale et de la Sécurité Sociale des Indépendants (SSI).

La retraite complémentaire

Au 2e niveau de la pyramide retraite se trouve le régime de retraite complémentaire. Également obligatoire, il vient compléter les régimes de base et obéit au principe de répartition. Ce système consiste en un prélèvement mensuel par l'employeur si la rémunération brute du travailleur. Cette cotisation est ensuite ajoutée à la cotisation patronale. L'employeur verse ensuite le tout à une caisse de retraite complémentaire. Pour chaque cotisation, le salarié accumule des «points de retraite».

Lors du départ en retraite, ces points sont convertis en une rente qui vient compléter la pension de base. Le montant de la retraite complémentaire est égal au nombre de points acquis multiplié par le prix du point en vigueur à cette date.

►Lire aussi : Peut-on toucher une retraite sans avoir travaillé ?

Les régimes de retraite complémentaire

Caisse de retraiteActifs concernés
Agirc-Arrcosalariés du secteur privé
Institution de Retraite Complémentaire des Agents Non Titulaires de la fonction publique d'État et des Collectivités (Ircantec)agents contractuels de la fonction publique d’État, territoriale, hospitalière et du droit public
Mutualité Sociale Agricole (MSA)exploitants agricoles non salariés
Retraite Additionnelle de la Fonction Publique (RAFP)fonctionnaires de l’État, territoriaux et hospitaliers, magistrats et les militaires
Institution de la retraite complémentaire de l’enseignement et de la création (IRCEC)artistes et auteurs d’œuvres originales
Caisse de retraite complémentaire obligatoire de la Sécurité Sociale des Indépendantsartisans, commerçants et industriels
Caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales (CNAVPL) se décline en 10 caisses de retraite complémentaire

chirurgiens-dentistes et sages-femmes (CARCDSF)

médecins de France (CARME)

infirmiers, masseurs, kinésithérapeutes, pédicures-podologues, orthophonistes, orthoptistes (CARPIMKO)

vétérinaires (CARPV)

agents généraux et mandataires non salariés d’assurance et de capitalisation (CAVAMAC)

experts-comptables et commissaires aux comptes (CAVEC)

architectes, géomètres experts, ingénieurs-conseils, ostéopathes, psychologues entre autres (CIPAV)

officiers ministériels, officiers publics et compagnies judiciaires (CAVOM)

notaires (CPRN)

avocats non-salariés et salariés (CNBF)

Retraite complémentaire : le cas du secteur privé

Pour les salariés du secteur privé, retraite complémentaire et retraite de base sont cogérées. Les régimes de l'assurance complémentaire sont :

  • l'Association des Régimes de Retraite Complémentaire (ARCCO) 
  • et l'Association Générale des Institutions de Retraite Complémentaire des Cadres (AGIRC).

Autrefois deux entités indépendantes, ces deux régimes ont fusionné le 1er janvier 2019.

Bon à savoir

Si l'ensemble des salariés du secteur privé cotise à l'Arrco, seuls les cadres cotisent à l'Agirc.

 

► Lire aussi : Carrière longue : c'est quoi ?

La retraite supplémentaire

La retraite supplémentaire est un niveau à part : elle n'est ni obligatoire, ni basée sur le principe de solidarité. La retraite supplémentaire est un système d'épargne par capitalisation, qui peut être mis en place :

  • par l'entreprise, sur accord ou convention générale, on parle alors d'épargne salariale ;
  • par l'épargnant(e), en souscrivant un contrat auprès d'un établissement bancaire, d'une compagnie d'assurance ou d'un organisme de prévoyance, on parle alors d'épargne individuelle
Épargne salarialeÉpargne individuelle

Plan d'Épargne en Entreprise (PEE)

Plan d'Épargne Groupe (PEG)

Plan d'Épargne Interentreprises (PEI)

Plan d'Épargne en Entreprise Collectif (Perco)

Plan d'Épargne Retraite Populaire (PERE)

Préfon

Contrats Madelin

La retraite supplémentaire se constitue en parallèle des niveaux 1 et 2 de retraite. Tout dépend du bon vouloir de l'épargnant : les cotisations sont volontaires. Là encore, les différents régimes de retraite sont classés par catégories socio-professionnelles. L'épargne salariale, comme son nom l'indique, s'adresse aux salariés du secteur privé. Quant aux dispositifs d'épargne individuelle, ils se répartissent comme suit :

  • Plan d'Épargne Retraite Populaire (PERP) : tous profils confondus 
  • Préfon : agents et ex-agents de la fonction publique
  • Contrats Madelin : travailleurs indépendants.

L'épargne salariale

Les "plans d'épargne salariale" (PEE, Perco, PEI et PEG) sont des dispositifs d'épargne collectifs mis en place par les employeurs dans certaines entreprises. Ces plans permettent aux salariés de se constituer un capital, sur la base de cotisations issues de la participation, de l'intéressement ou encore de l'abondement de l'employeur.

L'épargne individuelle

Basée sur les cotisations volontaires, l'épargne individuelle permet aux actifs de se constituer un complément de revenus pour la retraite tout en bénéficiant d'avantages fiscaux durant la phase d'épargne. En effet, les sommes versées sur ces produits sont déductibles du revenu imposable, dans la limite des plafonds fixés par le législateur.

ProduitsQuoi ?Pour qui ?Capital ou rente ?Sortie
PERPConstitution d'un complément de retraiteAccessible à tousRente viagère ou capitalÀ l'âge de la retraite
PréfonSupplément de pension de retraiteFonctionnaires et anciens fonctionnairesRente viagèreDès 55 ans
Contrats MadelinPlan d'épargneIndépendants non agricolesRente viagèreÀ l'âge de la retraite

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Foire aux questions

🤝 Quel est l'âge de la retraite en France en 2019 ?

L'âge légal de la retraite en France est un sujet qui fait débat. Officiellement, l'âge de la retraite en France était fixé à 62 ans en 2018. Attention, il s'agit là de l'âge légal de départ : rien n'empêche les actifs de continuer à travailler pour cotiser davantage et percevoir une meilleure retraite. Il est possible de partir en retraite avant 62 ans, dans certains cas spécifiques, comme par exemple :

  • si vous avez commencé à travailler très jeune ou si vous avez été handicapé(e) durant la majeure partie de votre carrière professionnelle ;
  • si vous êtes reconnu inapte au travail par la Médecine du travail ;
  • si vous souffrez d’une incapacité permanente au titre d’une maladie professionnelle ou d’un accident du travail ;
  • si vous avez cotisé 150 trimestres dès 60 ans.

En 2019, avec la réforme des retraites, il était question de fixer à un âge pivot de départ en retraite à 64 ans

►Notre dossierComprendre la réforme des retraites

🤝 Quel est le montant de la retraite en France ?

Le montant de la retraite dépend de l'âge de départ, de la durée de carrière et des revenus d'activité. Fin 2017, la pension mensuelle moyenne s'établissait à 1496 € bruts pour les retraités résidants en France, soit 1399 € nets, en prenant en compte les prélèvements sociaux d'après un rapport de la Drees. Là encore, on constate que les inégalités hommes / femmes persistent même à la retraite : la pension de retraite d'une femme est en moyenne 42 % inférieure à celle d'un homme, d'après les statistiques de la Drees.

Lire aussi : Tout sur le relevé de carrière professionnelle

🤷 Comment se passe la retraite en France pour les étrangers ?

Les étrangers ayant travaillé en France bénéficient des mêmes droits à la retraite que les Français à condition de disposer d'un titre de séjour en règle. 

►Lire aussi : Comment passer sa retraite à l'étranger ?