Entre crise sanitaire et guerre en Ukraine, l’inflation fait fondre le pouvoir d’achat des Français. Pour protéger votre capital, prenez les devants.
Dans la poche
Une précaution incontournable : la diversification !
Mettez en place des ordres stop pour anticiper les pertes sur vos actions.
Avant d'investir dans une entreprise, jetez un œil à son bilan.
Portefeuille boursier : objectif protection
Résister à l’inflation, oui, mais comment ? On passe une vie entière à se construire un patrimoine, suivant différents objectifs. La dernière chose qu’on souhaite, c’est de le voir se faire inexorablement consumer par l’inflation. Heureusement, des actions peuvent être mises en place pour protéger son épargne : investissement immobilier, actifs réels, meilleure allocation de son portefeuille boursier ou encore choix d’obligations indexées sur l’inflation.
Faire face à la volatilité
On ne le répétera jamais assez : il ne sert à rien de consulter tous les matins son Plan d’Épargne en Actions (PEA) ou son compte-titres, au risque de paniquer à chaque mouvement des marchés financiers. Pour autant, quand bien même on poursuit un objectif de long terme, il est nécessaire de protéger son portefeuille boursier des crises. Le but : arbitrer correctement et efficacement. Pour ça, plusieurs démarches peuvent être entreprises :
- la vente des actions détenues de sociétés avec un fort endettement,
- la vente des actions détenues de sociétés en pertes financières,
- la diversification de ses actifs,
- la protection de ses gains via des “ordres stop”,
- la couverture de son portefeuille via des produits dérivés.
En premier lieu, gardez un œil sur l’endettement des entreprises dont vous détenez des actions : bien qu’une entreprise réalisant des bénéfices réguliers puisse évidemment faire faillite, une société endettée dont la marge bénéficiaire devient insuffisante pourrait se retrouver avec un différentiel, menant à un dépôt de bilan. Résultat : les créanciers peuvent effectuer la liquidation de la société ce qui fera perdre leurs investisseurs aux actionnaires.
Bon à savoir
Pour vérifier que les entreprises dans lesquelles vous avez investi présentent un bon ratio de solvabilité, n’hésitez pas à consulter leurs bilans en libre accès sur Internet, généralement en rubrique “investisseurs” : vous y trouverez toutes leurs dettes et leurs capitaux propres.
Vous remarquez que certaines entreprises présentes dans votre portefeuille sont en déficit depuis plusieurs années ? Analysez la situation avant de vendre en précipitation :
- si la société a été bénéficiaire pendant un long moment, mais connaît actuellement des pertes financières, ces dernières sont généralement dues à la conjoncture économique (chute des marchés financiers) et non à leur structure même, ce qui est un bon présage pour un retour à la normale ;
- si la société subit des pertes alors qu’elle est en forte croissance, il se peut qu’elle vise une profitabilité au moment de leur maturité.
Optimiser son portefeuille
Diversifier est clé dans une stratégie d’investissement en Bourse. Vous pouvez effectuer cette diversification de vos actifs par secteur, par valeurs, par territoire, etc.
Plus vous aurez de valeurs dans votre portefeuille, plus vous serez protégé. Le calcul est simple : imaginez que vous possédez dix valeurs différentes dans votre PEA et que l’une de vos positions chute de 100 %. Résultat : 10 % de votre PEA disparaît en fumée. Mieux vaut donc réduire ce risque en optant pour 20 à 25 valeurs, voire plus.
Pensez également aux ordres stop – qu’on appelle aussi stop suiveurs – pour anticiper les pertes potentielles sur une valeur spécifique. Autrement dit, vous fixez un prix minimum pour que votre action soit vendue : cela évite de vendre à perte dans une moindre mesure, sans devoir effectuer une veille constante de l’état des marchés financiers.
Enfin, les ETF ont déjà fait les beaux jours de nombreux investisseurs : ces paniers d’actions reproduisent le cours d’un indice boursier (type S&P 500 ou CAC 40), à la hausse comme à la baisse. L’intérêt ici, c’est d’investir dans l’ensemble des entreprises composant le CAC 40 plutôt que d’acheter des actions individuelles. De plus, certains ETF permettent d’investir dans des entreprises hors Europe, qui ne sont normalement pas éligibles au PEA, par exemple.
Globalement, gardez en tête qu’une allocation de portefeuille résistante à l’inflation demandera des recherches et une certaine connaissance des marchés financiers et de leur fonctionnement.
Quelles sont les obligations indexées sur l’inflation ?
De quoi parle-t-on ?
Elles font envie à beaucoup d’investisseurs et boursicoteurs. Les obligations indexées sur l’inflation (OII) voient leur valeur de remboursement suivre la courbe de l’inflation. Certes, c’est intéressant, mais cela signifie aussi que cette valeur ira à l’encontre des taux réels, l’exposant ainsi aux potentielles fortes hausses de ces taux qui peuvent la défavoriser.
Autrement dit, il faut bien comprendre que les obligations de ce type peuvent être intéressantes dans des périodes où l’inflation est relativement modérée, mais perdra de son efficacité si la conjoncture économique conduit à une hyperinflation.
Pour bien comprendre
Les obligations indexées sur l’inflation sont des titres émis par certains États, que les investisseurs peuvent acheter. La valeur et les intérêts de ces titres dépendent du taux d’inflation, ce qui limite les pertes liées à la hausse des prix.
Comment ça fonctionne ?
Les OII sont indexées à l’inflation via un instrument de mesure reconnu (l’indice des prix à la consommation d’un État par exemple). Le principe est simple : lors d’une hausse des prix (baisse du pouvoir d’achat), le principal de l’obligation (autrement dit, le capital initialement emprunté par son émetteur) augmente en parallèle.
Ces obligations bien spéciales apportent ainsi aux investisseurs des performances qui dépendent de l’inflation pour s’en protéger : en intégrer dans son portefeuille permet d’être exposé aux rendements réels.
Bien évidemment, certains risques subsistent :
- leur prix peut fluctuer,
- en cas d’augmentation des rendements réels, la valeur des OII baisse.
Quelles obligations acheter ?
Si vous souhaitez acheter ce type d’obligations, sachez que vous n’aurez pas forcément l’embarras du choix. En effet, l’offre de fonds accessibles aux investisseurs est assez faible : deux fonds à la gestion passive tirent leur épingle du jeu.
D’un côté, l’ETF iShares EUR Inflation Linked Government Bond, proposé par iShares, réplique le marché de la zone euro. Sa durée de vie moyenne n’est pas très élevée et ses frais sont relativement bas.
De l’autre côté, on trouve l’ETF Lyxor Core Euro Governement Inflation-Linked Bond. Derrière ce nom barbare se cache un ETF qui réplique l’indice Bloomberg Barclays. Ayant affiché une solidité certaine pendant les différentes fluctuations des marchés de taux, il propose des frais de gestion parmi les plus bas du marché.
On note également l’ETF Lyxor 2-10Y Inflation Expectations qui réplique un panier complet d’OII dont presque 70 % sont émises par la France, et 30 % par l’Allemagne.
Comment calculer l'inflation sur plusieurs années ?
Climb met à votre disposition un outil de simulation d'inflation complet, vous permettant d'avoir un meilleur aperçu de l'impact de la hausse des prix sur votre épargne, vos dépenses et votre reste à vivre.
Sources
Qu’est-ce que l’inflation ? - Banque Centrale Européenne
Comprendre les obligations avant d'investir - Autorité des Marchés Financiers (AMF)
Lyxor EUR 2-10Y Inflation Expectations UCITS ETF - Acc - LyxorETF
Foire aux questions
🤷 Quelles sont les causes de l’inflation ?
Le rebond de la consommation après la crise Covid en 2021 a fortement perturbé les marchés financiers. Les entreprises ont dû renouveler leurs stocks tout en faisant face à une demande qui excédait l’offre. De plus, la hausse de la valeur des matières premières – due à la crise énergétique et à la guerre en Ukraine – a logiquement aussi fait augmenter les prix des biens et services qui en dépendent. La Banque Centrale Européenne (BCE) réagit en revoyant à la hausse les taux d'intérêts, notamment.
🤔 Où placer son argent pour éviter l’inflation ?
De manière générale, l’immobilier locatif représente un bouclier efficace contre l’inflation : souscrire un crédit immobilier pour voir la valeur réelle de sa dette s’éroder via l’inflation et bénéficier de l’indice de référence des loyers indexé à l’inflation permet de s’en protéger efficacement. Autrement, les matières premières et les produits d’épargne ont aussi les faveurs des investisseurs.
🤝 Comment s’enrichir en période d’inflation ?
Outre la diversification de ses actifs, le mieux est de se tourner vers des secteurs moins impactés par la hausse générale des prix : immobilier, matières premières (or et autres matériaux), groupements forestiers ou encore obligations indexées à l’inflation.
🤝 Pourquoi l’inflation peut diminuer la valeur de l’épargne ?
C’est assez simple : avec une inflation de 5 %, l’épargne placée sur un livret d’épargne réglementé type livret A – qui offre un rendement de 3 % – perd de sa valeur, puisque le taux d’inflation est supérieur à sa rémunération. Autrement dit, la valeur de l’épargne baisse, ainsi que le pouvoir d’achat.